L'âgisme

La présente section documente davantage l’âgisme envers les aînés, mais il peut exister envers d’autres groupes d’âge. Les personnes aînées sont plus visées et souffrent davantage des conséquences.

Définition

L'âgisme apparaît lorsque l'âge est utilisé pour catégoriser et diviser les gens d'une façon qui entraîne une discrimination, des conséquences négatives, des désavantages et des injustices. Il est visible dans les attitudes négatives ou par des gestes qui contribuent à l’exclusion sociale des personnes aînées.

En bref, l’âge est utilisé pour exclure, se moquer, ridiculiser et mépriser une personne. L’âgisme peut même être présent dans nos pensées (stéréotypes) et nos émotions (préjugés). Il nous touche tout au long de notre vie, qu’on soit jeune ou moins jeune. Il peut être dirigé vers soi-même (autoâgisme). (Adapté de OMS, 2021)

L'âgisme est aussi un type de maltraitance tout comme un contexte de société pouvant favoriser l'adoption de comportements maltraitants. Pour en apprendre davantage sur la maltraitance, consultez la page Web Lutte à la maltraitance.

Consultez le dépliant dans la section réservée aux partenaires.

Ampleur

  • Dans le monde, 1 personne sur 2 fait preuve d’âgisme contre les personnes âgées;
  • L’âgisme est le PRÉJUGÉ SOCIAL le plus répandu et toléré comparativement au racisme et au sexisme;
  • Au Canada, 66 % des aînés disent avoir été traités injustement ou différemment en raison de leur âge;
  • En Europe, plus de jeunes signalent l’âgisme que les autres groupes d’âge;
  • Les personnes les plus à risque de vivre de l’âgisme sont les femmes âgées, les personnes à faible revenu et les personnes atteintes de démence.

Comment reconnaître l'âgisme

Comment l’âgisme se présente dans nos pensées (stéréotypes)

  • Les aînés répètent souvent les mêmes choses;
  • Elles sont toutes sourdent et beaucoup moins capables d’apprendre;
  • Les vieux sont tous vulnérables et ils ne sont tellement pas performants au travail;
  • Les aînés refusent les changements et ne veulent rien savoir des nouvelles technologies;
  • Les jeunes ne s’intéressent à rien d’autre que leur cellulaire, on ne peut jamais leur parler;
  • Les jeunes ne veulent pas travailler.

Comment l’âgisme se présente dans nos gestes qui sont liés à notre façon de penser et à nos préjugés

Âgisme envers les autres :

  • Ignorer les personnes sur la base de leur âge (jeunes ou moins jeunes);
  • Appeler les personnes aînées ma « p’tite madame » ou mon « p’tit monsieur » parce qu’on les croit toutes faibles et vulnérables;
  • Se moquer de l’âge des gens;
  • Parler trop fort ou répéter ce qu’on dit quand on parle à une personne aînée de peur qu’elle ne comprenne pas du premier coup;
  • Écarter l’opinion d’une personne plus âgée avec des phrases comme « Ok, boomer »;
  • Être mis à l'écart lors des réunions de famille et d'autres événements sociaux;
  • Au travail, on fait référence à votre âge et à vos capacités de façon négative.

Âgisme envers soi (autoâgisme) :

  • S’empêcher de faire certaines choses à cause de son âge ou attribuer certains revers à l'âge et supposer qu'il faut s'y attendre.

Ses conséquences

L’âgisme a des conséquences importantes chez les aînés :

  • Diminution de la santé et du bien-être;
  • Diminution des fonctions cognitives;
  • Augmentation des symptômes dépressifs et du sentiment de dépendance envers l’entourage;
  • Isolement social;
  • Exclusion sociale et marginalisation des aînés.

L’âgisme est la troisième cause de discrimination au Québec. Il est considéré comme un facteur de risque au regard de la maltraitance et de l’isolement social.

Que peut-on faire pour le combattre?

On peut vaincre l’âgisme, changer nos façons de penser, nos préjugés et nos façons d’agir.

INDIVIDUELLEMENT

Chaque individu peut se poser des questions comme :

  • Est-ce qu’il m’arrive de traiter les gens différemment en raison de leur âge?
  • Est-ce que les décisions qui me concernent et les choix que je fais sont dirigés que par mon âge?
  • Est-ce que je refuse de participer à des activités où se trouvent des gens d’une autre génération que la mienne?
  • Est-ce que je prends pour acquis que les personnes aînées sont toutes fragiles et vulnérables et ont besoin de protection?
  • Lorsqu’une personne me dit son âge, m’arrive-t-il de me faire une opinion négative sur ce seul critère?

Si on répond « oui » à une ou plusieurs questions, attention l’âgisme est présent. Il est temps de réagir, de penser autrement, de changer le regard porté envers les personnes aînées ou autre génération et d’être inclusif à l’égard de tous les âges.

Faites le test : Suis-je âgiste? proposé par La Grande Interaction pour Rompre avec l’Âgisme GRIA (rompreaveclagisme.ca) et apprenez-en davantage sur le sujet.

Faire autrement, à titre d’exemples :

  • En tant que personne aînée, s’affirmer lorsqu’on vit une situation d’infantilisation;
  • Faire la différence entre discuter, donner son point de vue et décider pour l’autre;
  • Éviter l’exclusion et l’autoexclusion (éviter de s’exclure soi-même), être inclusif de tous les âges;
  • S’intéresser au parcours de vie des personnes, ne pas juste considérer l’âge;
  • Favoriser le retour à l’emploi des personnes aînées qui le souhaitent, de diverses façons;
  • Garder le même niveau de langage avec les personnes aînées qu’avec toute autre personne adulte, parce que les personnes aînées sont des adultes;
  • Développer des répliques humoristiques pour réagir à l’infantilisation et considérer les personnes aînées à part entière, peu importe leur âge : bannir P’TIT MONSIEUR/P’TITE MADAME du vocabulaire.

COLLECTIVEMENT :

En tant qu’établissement, organisation, organisme ou milieu municipal, il est possible de faire une différence. Vous êtes un de ces partenaires et vous souhaitez contribuer à la lutte contre l’âgisme. Vous pouvez le faire par différents moyens. Rendez-vous dans la section Âgisme : section pour les professionnels pour découvrir une trousse d’outils à utiliser.

Changer les perceptions

L’avancement en âge est souvent associé au déclin de l’état général de santé et à l’apparition de différentes formes de limitations. Pourtant, la grande majorité des personnes âgées de 65 ans et plus décrivent leur santé comme étant bonne, très bonne ou excellente.

**Texte intégral tiré de Inclusion sociale des aînés | Gouvernement du Québec (quebec.ca)

Ajoutons que les personnes aînées :

  • Sont capables d’apprendre;
  • Sont capables de contribuer aux décisions et d’en prendre;
  • Fond tourner l’économie avec leurs achats et leurs activités;
  • Sont des citoyens à part entière;
  • Vivent, pour 90 % d’entre elles encore dans leur maison;
  • Sont connectées à internet dans 91 % des foyers des 65 ans et plus.

Inclusion sociale

L’inclusion sociale procure aux personnes aînées un sentiment d'utilité, d'accomplissement et d'appartenance à la communauté. Elle permet aux aînés de demeurer actifs et de continuer à contribuer au développement de la société, selon leurs besoins, leurs préférences et leurs capacités. La participation à la vie sociale favorise l’établissement de liens qui préviennent l’isolement.

**Texte intégral tiré de Inclusion sociale des aînés | Gouvernement du Québec (quebec.ca)

Aide disponible

L’âgisme vous affecte ou vous croyez en subir, ne restez pas seul avec la situation, parlez-en à vos proches ou encore utilisez les ressources pour obtenir du soutien.

Sources: 

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