Symptômes

Symptômes physiques

Montée laiteuse

Même si vous n’étiez pas très avancée dans votre grossesse, il se pourrait que vous ressentiez de l’inconfort au niveau de vos seins dû à la baisse des hormones fabriquées durant la grossesse. Les symptômes de la montée laiteuse, quand il y en a une, se produisent entre deux et cinq jours suivant la fausse couche et durent de 24 à 48 heures environ. Les symptômes varient d’une femme à l’autre, une sensibilité aux seins, une chaleur, une sensation de lourdeur et un écoulement de lait sont possibles. Psychologiquement, il peut être difficile d’avoir du lait sans avoir de bébé.

Pour diminuer les inconforts, on suggère de porter un bon soutien-gorge jour et nuit et d’éviter les manipulations des seins, de prendre de l’acétaminophène, si aucune contre-indication, si douleur ou fièvre, d’appliquer de la glace ou des compresses froides sur les seins durant 20 minutes aux deux heures. Si un engorgement important se présente, vous pouvez extraire un peu de lait manuellement pour vous soulager.

Saignements vaginaux

Les pertes normales sont des saignements légers, rouges à rosés, au cours des premiers jours avec une diminution progressive. Habituellement, le retour du cycle menstruel régulier arrivera dans quatre à six semaines.

On recommande de ne pas utiliser de tampons ou de douches vaginales avant la première vraie menstruation.

Symptômes à surveiller

On recommande de consulter dans les situations suivantes :

  • Si les saignements vaginaux sont abondants, imbibant plus d’une serviette hygiénique à l’heure pendant deux à trois heures;
  • Si des douleurs abdominales intenses apparaissent;
  • Si la température corporelle augmente.

Votre détresse peut également vous faire ressentir des symptômes divers :

  • insomnie;
  • boule dans la gorge;
  • fatigue;
  • vertiges;
  • maux de tête.

Ces sensations peuvent être normales, mais parlez-en à votre médecin surtout si elles persistent.

Vous n’êtes pas seuls

Vous n’êtes pas seuls, communiquez avec le service Info-Santé au 811 pour toute information, une infirmière vous répondra 24 heures par jour, 7 jours par semaine. Si la lecture de ce document suscite des émotions difficiles à vivre, nous vous encourageons fortement à utiliser les ressources qui figurent à la fin de ce document.

Symptômes psychologiques

Les émotions du deuil

Il faut préciser que chaque émotion n’est ni bonne ni mauvaise en soi : chaque émotion sert à comprendre une partie de nos états d’âme. Elles sont aussi importantes pour nous orienter sur le plan psychique que les sensations le sont sur le plan physique. Elles nous montrent que nous sommes « atteints » par des événements. Leur intensité nous indique à quel point nous sommes touchés.

Une période dite « de choc » est normale au début, le corps se protège momentanément contre un immense chagrin impossible à gérer pour l’instant. Cette période est utile pour aider à absorber lentement la réalité. Tout de suite après, vous serez confrontés à la douleur de la perte avec tout ce qui vient avec. Cette confrontation provoque une désorganisation éprouvante : c’est la période la plus difficile à vivre au niveau du deuil. Toutes les émotions que vous vivrez vous épuiseront certainement et vous remarquerez une baisse d’énergie qui vous ralentira dans vos activités. Les femmes et les hommes peuvent vivent un tourbillon d’émotions à la suite d’une fausse couche.

La profondeur de la peine que vous ressentez n’est pas proportionnelle au nombre de semaines de la grossesse que vous aviez, mais bien à l’attachement que vous aviez développé envers cet enfant à venir, aux rêves et aux projets imaginés avec lui. Il est important de pouvoir exprimer ce que vous ressentez d’une façon qui vous soulagera. Que ce soit en parlant, en écrivant, en dessinant, en criant, en chantant, en pleurant, en frappant un oreiller, en travaillant physiquement, etc., tous ces moyens aident à se libérer. Certains vont préférer se retirer à l’écart, d’autres auront besoin de gens à leurs côtés, l’important est de laisser votre coeur pleurer à sa façon. Accepter et vivre ses émotions, c’est se permettre de guérir graduellement sa peine. Dites-vous que le plus difficile dans un deuil est d’y entrer et non pas d’en sortir.

Petit à petit, avec du temps et du travail, vous arrivez à vous réorganiser et à pouvoir parler de votre expérience avec un certain recul, sans jamais oublier. Les émotions sont moins intenses, une certaine paix s’installe et la peine s’estompe pour laisser place à des souvenirs précieux. Chaque deuil est unique à chaque personne et il demeure important de respecter la façon et le rythme que la personne a choisis. Comme chacun de nous a son histoire, son passé, il est impossible de comparer l’ampleur de nos émotions et de nos réactions à celle d’une autre personne.

Il est important de prendre une part active dans un deuil, de ne pas être seulement victime des événements en attendant que le temps arrange les choses ; c’est ce que l’on fait de ce temps de deuil qui permet de progresser.

Voici une description de quelques émotions et sentiments que l’on peut retrouver de façon saine dans la période de désorganisation. Il est probable que vous ne les ressentiez pas tous.

Culpabilité

« Qu’est-ce que j’ai fait de pas correct ? » Sentiment d’avoir fait (chute, consommation d’alcool, cigarettes, etc.) ou pensé quelque chose qui aurait pu changer les événement ou encore d’avoir omis de faire quelque chose. Vous pouvez penser que les sentiments d’ambivalence de début de grossesse, qui sont normaux et inévitables, soient responsables de la perte de votre bébé. La culpabilité s’exprime souvent en forme de « si... ». Vous cherchez une cause à la perte inexpliquée de votre bébé, vous revoyez tout le déroulement de la grossesse dans votre tête pour trouver ce qui aurait pu causer la fausse couche.

Colère

C’est une révolte interne, elle prend une grande place dans un deuil. Elle cache souvent un chagrin inexprimé. Cette colère peut prendre toutes sortes de formes et peut être dirigée envers l’équipe médicale, le conjoint, soi-même, Dieu, les gens qui vous entourent ou encore envers le bébé lui-même. Le plus gros problème avec la colère est de savoir où la diriger. La colère varie en nature et en intensité, elle peut s’exprimer en irritabilité ou en rationalisant les événements, surtout si la colère est perçue comme une émotion négative qu’on ne doit pas exprimer.

La colère surgit lorsque l’équilibre est rompu dans un aspect de notre vie et le déséquilibre engendré prend la forme générale d’une insatisfaction. Le rôle essentiel de la colère est de nous fournir l’énergie nécessaire pour vaincre l’épreuve qui se dresse devant nous. Comme toutes les émotions, la colère est une saine manifestation d’insatisfaction. Les « pourquoi nous ? » arrivent. Plusieurs situations vous renvoient cette injustice (grossesse non désirée, enfant maltraité, quelqu’un qui s’est fait avorter, etc.). L’injustice est difficile à accepter. Vous ne méritez pas de perdre votre bébé, c’est injuste.

Chagrin

Le chagrin ou la tristesse révèle un besoin affectif en souffrance faisant suite à la perte du bébé, c’est le signe d’un manque. Consentir au chagrin, c’est accepter une certaine vulnérabilité. Ceux qui craignent leur sensibilité peuvent transformer leur tristesse en colère. Lors d’un deuil, le chagrin peut durer très longtemps et peut vous envahir au moment où vous y attendez le moins. Il est important d’accueillir et de vivre les émotions au moment où elles se présentent. En pleurant votre manque jusqu’au bout, vous pourrez identifier tous vos besoins insatisfaits.

Confusion

Un mélange d’émotions intenses, parfois contradictoires, se chevauchent en même temps et peuvent vous donner une impression de confusion, d’avoir l’impression de perdre la raison. L’écriture peut vous aider à identifier les émotions qui sont présentes et s’entremêlent. Vous mettez sur papier (ou récitez à voix haute), dans l’ordre où apparaissent dans votre esprit les pensées, les sentiments et les réactions pour tenter, par la suite, de cerner le plus important. Lorsque vous identifiez ce qui a le plus d’importance, la confusion disparaît.

Impuissance

Vous cherchez des réponses et vous n’en trouvez pas nécessairement. Vous voudriez faire quelque chose et vous ne savez pas quoi. L’impuissance est un état désignant l’incapacité ou l’impossibilité d’accomplir des actes ou d’atteindre un objectif qu’on s’était fixé. Le sentiment d’impuissance vous invite à faire la part des choses entre le pouvoir dont vous disposez réellement et celui qui n’est pas entre vos mains.

Soulagement

Malgré le chagrin intense, ce sentiment est présent chez certaines personnes dont la grossesse était arrivée plus tôt que prévue ou encore si la relation de couple était difficile. Vous éprouvez de la culpabilité à vous sentir soulagée.

Peur

C’est une émotion d’anticipation, ce n’est pas ce qui se produit au présent, mais ce qui pourrait survenir dans un avenir plus ou moins rapproché qui vous effraie. Pour s’en libérer, il est nécessaire d’apprivoiser vos peurs. Sinon, celles-ci pourraient faire obstacle à vos objectifs ou à votre épanouissement personnel. L’anxiété est une peur diffuse qui se manifeste par un malaise qui prend la forme d’un léger affolement intérieur s’accompagnant d’une certaine tension physique.

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