Que se passe-t-il à l’hôpital?

Arrivée à l’unité des naissances ou à l’urgence

À la demande du médecin, plusieurs examens peuvent être faits à votre arrivée : un examen gynécologique, une prise des signes vitaux (pouls, tension artérielle et température), une prise de sang, une analyse d’urine et une échographie ou un monitoring foetal pour déterminer ce qui se passe. On vous demandera de rester à jeun (aucun liquide, nourriture ou gomme à mâcher) au cas où vous auriez besoin d’une anesthésie et, si tel est le cas, on vous demandera de signer un consentement pour l’anesthésie et un autre pour l’intervention. Une personne de votre choix peut demeurer à vos côtés pour vous apporter du soutien.

Induire le travail

Si vous devez accoucher immédiatement et que votre travail n’est pas enclenché de façon naturelle, on vous suggérera l’induction de votre travail. Selon le nombre de semaines de votre gestation ainsi que la dilatation du col de l’utérus (si la dilatation est commencée), la méthode utilisée sera différente. Votre médecin vous expliquera celle qui convient le mieux à votre situation.

Accouchement

L’accouchement vaginal est le moyen privilégié même si cette alternative vous fait peur. Elle comporte beaucoup moins de risques et de complications possibles pour votre santé qu’une césarienne qui demeure une chirurgie majeure. Le travail et l’accouchement peuvent être très difficiles à vivre psychologiquement si vous savez que votre bébé est décédé ou qu’il ne sera pas viable à la naissance. Plusieurs émotions peuvent surgir; l’équipe soignante sera avec vous pour vous accompagner et vous soutenir dans cette dure épreuve. Plusieurs parents gardent secrètement l’espoir que l’équipe médicale se soit trompée et que le bébé soit vivant à la naissance. Le choc de la réalité est grand à l’accouchement. Une médication ainsi qu’une épidurale peuvent vous être offertes pour soulager les douleurs physiques.

Césarienne

Dans certains cas particuliers, le médecin peut suggérer une césarienne. Elle sera proposée seulement si elle est médicalement indiquée.

Décisions à prendre

On vous demandera de prendre plusieurs décisions auxquelles vous n’aviez peut-être jamais été confrontés. Il est important d’avoir toutes les informations nécessaires et de se donner le temps d’en discuter ensemble. Vos décisions pourraient influencer le deuil que vous débutez. N’hésitez pas à poser des questions aux membres de l’équipe soignante qui sauront vous guider dans vos choix.

Voir et prendre votre bébé

Plusieurs parents craignent de voir ou de prendre leur bébé de peur de garder un mauvais souvenir ou d’être traumatisés. L’expérience des autres parents nous démontre par contre que ceux-ci apprécient ce contact privilégié avec le bébé et qu’ils en retirent un certain apaisement. Il est rare que les parents regrettent d’avoir vu ou pris leur bébé, mais il est plus fréquent de voir des parents avoir des regrets de ne pas l’avoir fait. Vous avez le droit de le garder avec vous aussi longtemps que vous le souhaitez et de le revoir à plusieurs reprises durant votre hospitalisation.

Donner un nom à votre bébé

Donner un nom à son enfant est lui offrir une identité bien à lui et lui faire sa place dans votre famille. Cela peut faciliter l’intégration de votre bébé auprès des autres membres de la famille, de vos autres enfants également.

Arrêter les traitements que votre bébé reçoit

Une des décisions les plus difficiles à prendre dans une vie est bien de décider de cesser les traitements que son enfant reçoit, de débrancher les appareils qui le maintiennent en vie. Si vous êtes confrontés à cette situation, prenez le temps d’en discuter en couple, avec l’équipe médicale, avec l’intervenant spirituel ou encore avec le comité d’éthique de l’hôpital où votre bébé est hospitalisé. Il est important de prendre une décision éclairée pour être bien dans sa tête et son coeur.

Baptême/ondoiement

Si la mort du bébé est imminente, un baptême d’urgence peut être fait, c’est ce qu’on appelle un ondoiement. N’importe quelle personne croyante peut administrer un ondoiement; il peut être fait par la mère, le père, une infirmière, un médecin, un aumônier ou toute personne présente. Un certificat d’ondoiement sera alors envoyé à votre paroisse. Si le bébé est décédé, il pourra être béni par l’intervenant spirituel de votre choix sur place. On dit alors que c’est un baptême d’intention. Un baptême est toujours possible par la suite si l’enfant survit même s’il a déjà été ondoyé.

Prendre des photos

Avec l’expérience des autres parents, nous savons maintenant que ces photos sont un baume pour votre coeur et de doux souvenirs lorsque le choc de l’événement est passé. Plusieurs parents disent même qu’ils auraient aimé avoir plus de photos. Il vous est possible et même recommandé de prendre vous-même, avec votre propre appareil ou un appareil jetable, toutes les photos que vous voulez. Vous pouvez demander à un membre de la famille, un ami ou même le personnel hospitalier de les prendre si vous ne vous en sentez pas capable. Plusieurs parents apprécient avoir des photos de leur enfant avec eux, avec les autres membres de la famille, seul, habillé ou nu. N’hésitez pas à en prendre plusieurs, ce seront les seules que vous aurez. Si désiré, le personnel sur place vous proposera de prendre des photos à l’aide de l’appareil photo du département pour que vous puissiez avoir des souvenirs de votre bébé. Ces photos seront déposées sur une carte mémoire ou une clé USB qui vous sera remise. Certains organismes offrent le service de photographies et retouchent vos photos. Informez-vous auprès du personnel sur place pour connaître les possibilités offertes.

Des souvenirs précieux

Nombreux sont les souvenirs que vous pouvez recueillir en plus des photos. Une boîte souvenir comprenant des empreintes, une mèche de cheveux (si possible), le bracelet et plus vous sera remise. Ce peut être quelque chose que vous pouvez vous-même faire à la maison; un album ou une boîte à souvenirs que vous pourrez ouvrir quand bon vous semblera.

Demander une autopsie

La décision de demander ou non une autopsie* revient aux parents. L’autopsie pourrait aider le médecin à trouver la cause du décès de votre bébé ou encore à avoir une meilleure idée des malformations que votre bébé avait, si c’est le cas. Des réponses à certaines de vos questions peuvent être trouvées par une autopsie. Il est important de savoir que dans certains cas, l’autopsie* ne révèle pas ce qu’on espérait, ce qui n’amène pas le soulagement attendu pour les parents qui comptaient sur les résultats pour avoir des réponses. Il faut prévoir, en général, de un à trois mois pour avoir le rapport préliminaire et jusqu’à un an pour le rapport final. Il est conseillé de prendre connaissance du rapport avec votre médecin pour comprendre tous les termes médicaux, vous les faire expliquer puis faire clarifier ce que vous ne comprenez pas.

* Des frais sont exigés aux parents lorsque la demande d’autopsie est faite par eux.

Don de tissus

Rien ne peut remplacer la perte d’un bébé. Toutefois, le don de tissus peut permettre aux parents de trouver un sens au décès de leur bébé. Chaque donneur potentiel fait l’objet d’une évaluation rigoureuse et selon les résultats de l’évaluation, le don pourra avoir lieu. Si votre bébé est un donneur potentiel, le personnel soignant vous proposera l’option du don de tissus. N’hésitez pas à poser des questions sur le sujet.

La disposition du corps de votre bébé

Vous avez deux choix pour la disposition du corps de votre bébé. Vous pouvez laisser l’hôpital s’en charger ou encore faire affaire vous-même avec une entreprise funéraire de votre choix. Quelques hôpitaux ont des ententes avec une entreprise funéraire pour bénéficier d’une incinération gratuite des bébés décédés et vous pourrez récupérer les cendres de votre bébé par la suite pour une mise en niche ou inhumation dans un cimetière. Certains parents gardent l’urne à la maison pour un certain temps, car ils ne sont pas prêts à s’en séparer, mais avec le temps la majorité se rend compte que cette séparation est inévitable et bénéfique pour le cours de leur deuil. Vous pouvez acheter une urne chez l’entrepreneur funéraire ou en choisir une ailleurs à moindre coût (ex. : une banque en argent, un bibelot creux). Vous pouvez choisir l’incinération ou une exposition traditionnelle; discutez des choix possibles avec un conseiller aux familles de l’entreprise funéraire que vous choisirez. Plusieurs parents sont réconfortés d’avoir fait eux-mêmes les arrangements funéraires de leur bébé malgré le chagrin vécu, car ils ont l’impression d’avoir fait tout ce qu’ils pouvaient pour leur bébé.

Séjour à l’hôpital

Vous avez droit à une médication pour soulager les douleurs après l’intervention; demandez-la à votre infirmière. Elle évaluera vos saignements et vos douleurs et prendra vos signes vitaux régulièrement (pouls, température, pression artérielle). Il ne devrait pas y avoir de saignements abondants. Vous avez le droit de garder votre bébé avec vous aussi longtemps que vous le souhaitez ou de demander de le revoir si vous le désirez.

Au besoin, lors du séjour, un travailleur social pourra vous rencontrer afin de cibler vos besoins. Les parents quittent souvent l’hôpital assez rapidement, la proximité des femmes qui accouchent ou de bébés vivants qui pleurent est difficile à vivre pour les parents en deuil. À votre congé, une référence du CLSC de votre région vous sera offerte pour s’assurer qu’une infirmière ou un travailleur social entre en contact avec vous à votre retour à la maison. Une majorité des hôpitaux permettent au père de rester pendant tout le séjour de la mère et l’accommodent pour le coucher.

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